Que signifie perdre son confort ? Un petit camion bien aménagé, c’est une chouette maison bien confortable. Certes, nous ne sommes pas reliés aux réseaux, nous allons chercher notre eau, nous produisons notre électricité. Il n’y a pas de thermostat sur le chauffage et on fait chauffer l’eau pour prendre sa douche. L’espace est plus petit et plus sensible aux éléments (vent, pluie, écarts de température). Mais rien ne manque. Nous ne risquons pas de mourir de froid, nous nous lavons tous les jours.
Ce que ça change ? Une prise de conscience.
Être conscient de sa consommation d’eau.
Être conscient de sa consommation d’électricité.
Être conscient du temps qu’il fait.
Ce que ça change ? Les petites joies du quotidien.
Sentir le vent, c’est la joie de le voir s’arrêter.
Voir le gris du ciel, c’est la joie de voir revenir le soleil.
Ressentir la fraîcheur, c’est connaître le plaisir d’un lit bordé et d’une bouillotte bien chaude.
Prendre des douches rapides, c’est connaître le bien-être d’une longue douche apaisante.
Être plus en lien avec les éléments,
c’est le côté rassurant de la pluie qui tombe sur le toit,
c’est sentir la fraîcheur du matin au réveil,
c’est regarder le soleil se lever et avancer dans sa course tout au long de la journée,
c’est voir les étoiles scintiller dans le ciel et la lune illuminer les nuits,
c’est être dehors dès que c’est possible et observer les mille animaux qui nous entourent,
c’est avoir cette chance inouïe de sentir que le temps s’arrête et que l’on peut souffler calmement
c’est pouvoir crier son exaspération du monde en ne dérangeant que les oiseaux qui nichent par là.
Perdre son confort?
Le mot est trompeur.
Ce dont beaucoup de gens ont peur, ce n’est pas de perdre leur confort, car les besoins essentiels sont satisfaits.
Il s’agirait plutôt de perdre son sentiment de sécurité, de maîtrise sur l’ensemble des éléments du quotidien.
C’est redonner la place à la nature pour qu’elle joue un rôle dans notre vie.
C’est accepter notre dépendance au reste de la société pour nos besoins essentiels.
D’une certaine manière, c’est un outil pour arrêter de se voiler la face et regarder notre véritable impact sur le monde.
C’est aussi un outil pour prendre conscience de la chance que l’on a d’avoir ce confort, que l’on ne perd pas, au contraire, ce confort que l’on retrouve, plus vrai, plus sensible, plus profond.
Vivre en camion, c’est prendre conscience du sens de tous nos gestes quotidiens, pour se sentir vivant, pour vivre pleinement.
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Bravo! voici un texte qui m’a amené dans une réflexion existentiel sur ma facon de vivre et sur la sécurité qu’apporte la consommation. La course folle vers la satisfaction reliée àla consommation me porte à mettre toutes mes énergies vers la satisfaction du posséder, de consommer tout en oubliant de vivre réellement l’instant présent et toutes ses sensations reliées.
Je n’aurai su mieux dire, et retrouve en tout point ce que j’ai vécu en camion, et ce que je poursuis en roulotte.
ET LE CARBURANT ALORS?!
Ah, c’est un camion sédentarisé…au paradis sur terre?
Il n’est jamais dit que le camion rend indépendant du système et qu’il est une panacée…