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La cuisine en petit fourgon aménagé !

    La vie en camion, c’est la vie avec le minimum, mais tout ce dont on a besoin 🙂

    Cet article n’a pas vocation à être un guide, mais juste un retour d’expérience qui prend en compte nos spécificités. A chacun de prendre ce qu’il veut et d’adapter (ou pas) à son mode de fonctionnement. Le mieux dans la vie en camion, c’est qu’on crée son univers, qui ne ressemble à aucun autre !

    Pendant 3 ans, nous avons vécu dans un tout petit camion. La taille de nos outils de cuisine était adaptée à la taille des placards. On pouvait faire à manger pour deux, trois personnes maximum. Alors on s’est adapté 🙂

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    1) Le frigo

    Très vite, nous nous sommes rendus compte que nous n’avions pas besoin de frigo et de la dépense d’énergie qui est liée à son utilisation : nous mangeons peu de viande et pas de yaourts.

    Pour la viande, quand il nous arrive d’en vouloir, on l’achète le jour même chez le boucher et pour les produits laitiers, on utilise peu de lait, alors on l’achète en petites bouteilles qui peuvent rester à l’air libre tant qu’on ne les ouvre pas. Pour le beurre et le fromage, ils n’ont pas besoin de rester au frigo. On mange les restes au repas suivant, donc on ne garde pas de la nourriture déjà préparée.

    Petite nuance tout de même : au cours des quatre premiers étés sur la route, la nécessité d’un réfrigérateur s’est posée quelques jours dans l’année. Nous nous sommes arrangés en mettant des bières au frais dans l’eau de la rivière et en utilisant un beurrier breton pour éviter que le beurre ne coule trop (beurrier trouvé chez un artisan potier).

    Un beurrier breton est un pot en terre que l’on rempli d’eau salée. Le couverte est fait de telle sorte qu’il maintient le beurre dans l’eau et qu’on peut le retirer facilement… (plus d’infos)

    Cette année, d’importantes chaleurs ont rendu nécessaire de trouver une solution. Nous avons donc acheté une petite glacière électrique 12V que nous avons utilisée de début juillet à début septembre…

    Beurrier Breton réalisé par la Poterie Artisanale de Sizorn

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    2) Trouver de quoi (bien) manger

    La question première était celle de l’approvisionnement : où trouver des produits frais et de qualité quand on ne connait pas les bonnes infos du coin ?!

    C’est ainsi que nous avons découvert le site Jours-de-marché.fr. Ce site permet de savoir quels sont les marchés à proximité en fonction du jour de la semaine. Nous l’utilisons très régulièrement, même s’il est très largement perfectible : la base de données n’est pas à jour donc nous vérifions toujours sur le site de la mairie du village pour nous assurer de l’existence du marché car on s’est souvent retrouvés bredouilles…

    Le site a été mis à jour, il y a environ un an. S’il est plus beau graphiquement, il a fait disparaître la très utile cartographie qui était bien pratique pour identifier les petits villages que nous ne connaissions pas. Il manque la fonction des commentaires, comme sur Park4night, pour pouvoir indiquer aux modérateurs que tel ou tel marché n’existe pas.
    Si ça vous tente, on se motive et on les aide à améliorer l’appli : chiche ?!

    Comme nous bougeons très régulièrement, nous trouvons nos points de ravitaillement au bord des routes : producteurs, magasins de producteurs de plus en plus nombreux, magasins bio aux abords des grandes villes…

    De plus en plus, nous apprenons à nous servir des merveilles de la nature. Les balades sont idéales pour glaner, d’autant que nous sommes régulièrement dans de nouveaux endroits. L’automne est le meilleur moment pour trouver des aliments dont on a l’habitude : mûres, pommes, noix, noisettes, châtaignes, champignons.

    Aussi, motivés et initié par Wawa (Savoirs-Faire #1), on apprend peu à peu à cuisiner des plantes sauvages que l’on récolte.

    C’est les prémices de nos découvertes : utilisation des orties, achillée millefeuilles, plantain, alliaire, lierre terrestre, mauves, menthe des champs, cynorhodons, etc. L’hiver, nous sommes dans le sud, nous profitons des garrigues pour faire le plein de thym et de romarin pour l’année.

    On a acheté deux chouettes livres qui nous accompagnent dans notre apprentissage :

    • Plantes sauvages comestibles de Fleischhauer, Steffen Guido –  pour bien identifier les plantes comestibles (retrouver le livre)
    • Déguster les plantes sauvages, de François Couplan – pour des recettes et des idées d’utilisation des plantes (retrouver le livre)

    PS : Les liens renvoie sur le site LibrairiesIndépendantes.com, qui permet de commander et acheter ses livres chez un libraire indépendant. Nous ne recevons pas d’argent pour la pub ou de commission sur les ventes, nous soutenons juste leur existence 🙂

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    3) Les recettes salées

    Un panier de légumes et plats préparés offerts par Rosetta et Agatha en Sicile (article)

    Le voyage et la rencontre permanente facilitent les découvertes. C’est ainsi que, dans des paniers de légumes offerts par ceux qui soutiennent le projet, il y a des fruits et des légumes que nous n’avions jamais achetés ou cuisinés : fenouil, chou frisé ou kakis par exemple. Poussés par le fait de les avoir avec nous, nous avons découvert de bons plats qui étoffent nos recettes habituelles.

    Note 1: On n’est pas des grands cuistots, on est plus à aimer manger, et aimer faire à manger seulement de temps en temps. Alors, c’est du basique… (mais l’idée est de partager notre expérience, pas de dire qu’on sait mieux que les autres 🙂 )

    Note 2 : Nos outils de cuisines sont limités au strict minimum (difficile d’ajouter un mixeur dans notre petit espace par exemple) : c’est-à-dire deux plaques à gaz, une petite poêle, une petite casserole, une casserole de camping basique et un bon couteau.

    Voici nos repas favoris, qui sortent des sentiers battus par les pâtes à la tomate, le riz aux légumes et les pommes de terre sautées.

    Les basiques

    • galettes de sarrasin
    • le riz cantonnais
    • les omelettes à tout
    • les lentilles corail
    • boudins aux pommes

    A côté de ça, on aime ajouter des galettes de céréales (achetées ou faites maisons) ou des falafels (préparation pour falafels en magasin bio).
    Sinon, il y a les œufs dans tous leurs états (durs, coques, pochés, brouillés, etc.). On nous a fait découvrir dernièrement les œufs battus au fromage râpé et à la crème, c’est trop bon !

    Les recettes saisonnières

    Inutile je pense de parler des recettes d’été : les fruits et légumes à disposition permettent des mélanges innombrables ! Le meilleur est sans doute les barbecues au milieu de la nature où on fait cuire le repas sur les braises…

    Mais dès que l’hiver approche les idées se font plus rares…

    Voici donc nos recettes hivernales, qui mijotent longtemps pour réchauffer le camion :

    • la potée de chou frisé
    • chili con carne
    • le risotto de fenouil
    • le chou rouge cuit
    • la purée de pois cassés
    • les éternelles mais délicieuses lentilles à la crème, purées (courges, carottes, pommes de terre)
    • pintade aux raisins (c’est un repas de fête pour nous 🙂 )
    • et on n’oublie pas la raclette ! Dans notre petit camion, pas la peine de se lever pour attraper la poêle qui fait chauffer le fromage sur le feu. Tant qu’on réchaud est à portée de main, on peut se faire plaisir sans machine encombrante. Le luxe !

    Si vous avez la possibilité, il y a bien sûr toutes les soupes possibles et imaginables, mais les récipients du camion sont trop petits. Il nous faudrait une grand casserole, nous n’en avons pas, et nous faisons aussi bien sans. Par contre, on peut faire une bonne soupe à l’oignon 🙂

    Pour mémo d’hiver, les légumes qui se mangent crus, à mélanger pour des entrées sous forme de salades rapides à préparer : endives, carottes, épinards, mâche, laitue, choux (blanc, rouge, rave, vert, etc.), poireaux, oignons, échalotes, betteraves, navets, pommes.

    On peut rajouter des fruits secs en morceaux (raisins, figues, abricots), des graines (tournesol, courges, lin), des noix (noix, noisettes, amandes) ou encore des graines germées pour agrémenter l’ensemble.

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    4) Du sucre !!!

    Que manger sans four ?!
    L’immanquable, ce sont les crêpes : farine, œuf, lait. C’est ce qu’on fait le plus souvent, qui est le plus simple et dont les éléments sont toujours dans les placards. Il y a aussi la version pancake quand la poêle est trop petite, que le camion n’est pas sur un sol plat ou qu’on a trop faim !
    Pour les motivés, il est possible de faire un gâteau de crêpes avec de la confiture ou du chocolat 🙂

    On a testé les gâteaux à la poêle. On n’a pas été convaincus, mais ça dépanne.

    Nous profitons de l’hiver ou des nuits fraîches de printemps et d’automne pour faire des gâteaux qui refroidissent :

    • charlottes aux fruits (boudoirs, fruits au sirop et fromage blanc) – recette
    • tiramisu (biscuits, café mascarpone, œufs, sucre, cacao) – recette
    • gâteau au biscuits et chocolat (biscuits type « Petits beurre », café, œufs, sucre, chocolat) – recette
    • mousse au chocolat 
    • il est aussi possible de faire des cheesecake, mais on n’a pas encore l’habitude..

    Sinon, il reste à se faire plaisir avec des compotes, confitures, caramel au beurre salé, chocolat, etc…

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    5) Four à gaz et alternatives

    Sinon, pour retrouver une gamme quasi complète pour les repas, il est aussi possible d’avoir un four… Enfin, si ça a été pensé dès le départ et que cela est possible dans l’aménagement du camion. Notre camion était déjà (très bien) aménagé quand nous l’avons acheté. Nous avons beaucoup réfléchi à inclure un four… mais il manquait 5 centimètres + la distance de sécurité…

    Avec l’arrivée de la caravane, nous avons pu acheter un petit four à gaz, assez ancien, de marque FAR. Nous voulions le trouver d’occasion – question budget, c’était essentiel. Les premières recherches ont été compliquées, et nous nous sommes rendus compte que nous avions beaucoup plus de résultats en cherchant des fours pour bateaux (c’était il y a deux ans, cela a pu changer depuis). Nous avons acheté notre four 80€ grâce à une belle occasion. Avec un peu de recherche et de patience, il est possible de trouver un petit four à gaz d’occasion pour 100€.

    Bien évidemment cela à révolutionné notre alimentation : tartes, gratins, gâteaux, nous nous sommes fait plaisir !

    Dans un futur aménagement, nous souhaitons inclure un four dans le camion, mais soyons sincères : à deux dans un Renault Trafic qui possède déjà le luxe d’une douche, d’un chauffe-eau et d’un chauffage, il ne faut pas trop en demander 😉

    Sinon, il existe des alternatives au four, dont on nous a parlé, mais que l’on n’a pas testé :

    • la poêle Grill Gaz, qui sert de four sur une plaque à gaz et permet de cuisiner des gâteaux, des pizzas et autres : quelques infos…
    • une grosse marmite en fonte, au fond de laquelle on place des graviers. On le place sur le feu (un vrai feu ou sur les plaques à gaz). Juan Anton (épisode 5) appelle ce système le four du pauvre.
    • le four solaire pour l’été

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    Je crois avoir fait le tour de ce que nous pouvions partager sur la question de la nourriture.

    Si vous avez des compléments, recettes et alternatives à partager, on sera heureux de découvrir vos manières de faire !

    PS : Quelques liens de recettes sont indiqués vers le site de MiaouZdays, une contributrice très active de la série, qui fait de la cuisine (avec versions adaptables sans gluten et sans lait), de la couture et de nombreuses autres « bidouilles » comme elle les appelle…  Elle nous a notamment fait découvrir des versions de crêpes à la châtaigne délicieuses 🙂 !

    2 commentaires sur “La cuisine en petit fourgon aménagé !”

    1. Hello les nomades!
      Dans mon camion ma cuisine ce résume à un gros réchaud mis sur une bouteille de gaz campinggaz (les grosses les R907) que je pose parterre.
      et pour la cuisson j’utilise un « vitaliseur de Marion » avec lequel je fais tous: légumes, poissons, viandes, gateaux, cakes, riz…
      Cert c’est un investissement mais c’est tellement pratique et bon…
      On peut cuir avec n’importe quel eau (rivière, lac…) et sans en utiliser beaucoup (on peut la garder pour plusieurs cuissons) car c’est la vapeur d’eau qui cuit et non l’eau.
      Les légumes sont cuit en moyenne en 10min
      (et pas besoin de faire la vaisselle après car c’est de la vapeur…)
      On peut faire réchauffé comme dans un four.
      On peut faire cuir son pain (il n’y aura pas de croûte)
      On pourrai aussi faire cuir ses pattes dans la cuve mais je préféré les faire à la poêle (mettre les pattes puis les couvrir d’eau froide et chauffé à feu moyen 15min environ, elle seront aldenté et vous n’utiliserez pas beaucoup d’eau !)

      à bientôt sur la route!
      Nico

      1. SideWays, la websérie itinérante

        Top ! Merci pour ce retour d’expérience qui peut être utile à d’autre. Il faudra qu’on teste quand on rencontrera quelqu’un qui a ce vitaliseur !

    Répondre à Nicolas B Annuler la réponse

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