Robert Coudray
REGARDER LA VIDEO

En cas de problème pour visionner la vidéo, vous pouvez la regarder en cliquant sur ce lien

L'UNIVERS DU POETE FERRAILLEUR

C'était un terrain plat.

Aujourd'hui, on y trouve
des cours d'eau,
des buttes,
des escaliers,
des murets de pierre.

Et quand on se balade,
le doux son des carillons
s'ajoute aux chants des oiseaux.

Au fond du terrain,
des tours colorées
sortent tout droit
d'un conte de fée,
d'un rêve d'enfant,
de cet enfant que nous étions
il n'y a pas si longtemps.

Avons-nous tous rêvé ces mêmes tours ?
Elles m'emmènent dans un monde souvent oublié.
Elles m'émerveillent.
Elles me ramènent à moi-même.

Qui étais-je quand j'étais enfant ?

Comment ai-je grandi ?

Que suis-je en train de faire de ma vie ?

Une bille passe d'un conduit de plombier à un ascenseur mécanique, est emportée par une roue qui l'amène dans la remorque d'un camion jusqu'à un escalier en tourbillon. Et le circuit recommence à l'infini.

Un bateau de plusieurs mètres de long,
une tête d'oiseau,
des ailes,
des pieds
et des roues,
des éoliennes,
des voiles,
des cannes à pêche
et des balais à la place des pagaies.

Il y a des personnages aussi, des petites filles, des adultes
mais surtout beaucoup de
COULEURS.

Rien n'est laissé au hasard, mais le rêve y a toute sa place.

NE PAS LAISSER LES OBJETS N'ETRE QUE CE QU'ILS SONT !

Ils sont une ouverture pour voir la magie
que notre cœur veut bien laisser s'échapper.

Ces mécaniques, ces sculptures
sont une voie ouverte pour retrouver ce que l'on cache
le plus souvent au fond de nous-même...

...car depuis l'enfance,
on nous demande d'être adulte.

Et parce que parfois il faut aller chercher loin
pour retrouver le rêve dans le cœur des adultes,

et parce que parfois le sens des créations
les rend plus belles encore,

des textes sont parsemés ici et là.

Des poésies, des contes, des listes, des citations, des métaphores...

De l'écrit, de la lecture, des mots, des idées, des ressentis...

" J'ai envie de faire ce lieu
car c'est un lieu qui va éveiller au rêve,
éveiller à l'enfance en soi,
éveiller à la spiritualité,
éveiller à toutes ces choses-là,
voilà,
voilà ma cathédrale "

ROBERT COUDRAY ou le poète ferrailleur

Aujourd'hui, lorsqu'on arrive au musée de Lizio, on peut imaginer que le poète ferrailleur a toujours été cet hurluberlu qui fabrique depuis l'enfance des machines dans son garage. Que c'est une personnalité différente à laquelle il est difficile de s'identifier.
Sauf que Robert Coudray est un homme comme les autres, comme vous, comme moi.

A la différence, peut-être, qu'il essaye de suivre au mieux sa voie...
"J'étais admiratif des gens qui savaient d'emblée leur vocation : je veux être médecin, je veux être ceci, je veux être cela.
J'avais vraiment envie de savoir ce que j'avais à faire "
Pour Robert, la recherche a été longue. Pendant 20 ans, il a fait de nombreux métiers : tailleur de pierre, photographe, crêpier, paysan, apiculteur... Il a également créé une ferme-auberge, une coopérative bio, etc.
" Tout cela, ça a été tout un parcours : d'essayer de créer, d'inventer des choses, de mettre en place...
Ma créativité, elle s'exprimait alors par l'entreprise "
L'un de ses avantages, c'est que quand il commençait à s'ennuyer, rien ne l'a empêché d'arrêter et de passer à autre chose. Il a toujours vécu avec peu de moyens. Il ne gagnait rarement plus que le SMIC.

Alors il repartait, il se créait un autre métier.
" Ce qui nous empêche aujourd'hui souvent d'être fidèle à notre chemin c'est qu'on est trop riche :

trop riche de choses, de certitudes,
trop riche d'acquis, trop riche d'argent...
et à un moment, on n'est pas capable de les lâcher.

C'est ça qui est handicapant "
Et alors qu'il avait ouvert sa cidrerie artisanale, il a commencé à exposer les mécaniques qu'il créait le week-end dans son garage. Petit à petit, des personnes venaient pour les voir. Mais l'histoire ne s'est pas arrêtée là.
Même quand on est sur sa voie, la route n'est pas droite ---------------------------------------------
Il y a parfois des détours à faire, des contours ~~~~~~~~
Pour rester sur son chemin, il faut sentir les changements qui conviennent.
Il y a des pièges aussi.
Il faut rester fidèle à soi-même
pour ne pas tomber dans la recherche de l'argent
et transformer un lieu qui fonctionne bien en un lieu commercial,

au risque de perdre son identité.
" Si tu trouves ta voie,
forcément il y a du bonheur
et forcément aussi il y a des difficultés.

Et à chaque fois, dans ton parcours, par période, il y a des petites épreuves
et là c'est essentiel de rentrer dans la création "
La Création.

Cela signifie, ne pas chercher mais laisser venir la solution. La sentir.
"Ne pas se parler à soi-même" comme dirait Elektra Wagenrad.

Mais cela signifie aussi ne pas connaître le futur. Ne pas pouvoir planifier, organiser. C'est fonctionner différemment de tout ce que l'on a nous appris depuis tout petit.


Que vas-tu faire quand tu seras grand ?
Comment vas-tu gagner de l'argent l'année prochaine ?
Comment vas-tu remplir tes journées demain, après-demain et les autres jours ?




La Création, c'est mettre un pied dans l'inconnu.
" Ce qui nous empêche d'avancer, c'est notre peur.
Notre acte vivant, c'est d'être un funambule. Le funambule lâche un appui derrière lui, il marche sur un fil entre la terre et le ciel et il faut qu'il y aille. 
Et les premiers pas sont les plus durs... "
" L'antidote à la peur, c'est la confiance.
Et comment acquérir la confiance ?
D'abord par l'expérience "
Et l'expérience du plongeon, de l'audace et des incertitudes, Robert l'a acquise. Il n'a plus peur d'y aller.
C'est ce qui lui a permis de se lancer des défis fous, comme de réaliser un film sans budget (ou presque) et avec plus de 600 bénévoles !
" J'demande pas la lune,
juste quelques étoiles "
Cela faisait plus de 35 ans que le film mûrissait dans son esprit. Et les refus de financements ont été nombreux. Robert a dû se résoudre à faire le film sans budget ou à ne pas le faire. Et avec sa femme, ils ont choisi la première solution.
Ils ont réuni leurs amis, et ont lancé l'impulsion.
Et les questions qui se posaient ont trouvé leurs solutions, parfois avec beaucoup d'énergie et parfois avec les coups de pouce de la vie.

Peu après la décision de faire le film, Gaétan est venu les trouver. Technicien du cinéma ayant un an de disponibilité, il a été d'une aide précieuse tout au long du parcours.

Lorsqu'il a fallu trouver des lumières, un voisin a proposé les siennes en échange de coups de main aux travaux de sa maison.
" Ça a duré 2 ans et demi mais deux ans et demi avec plein d’épreuves forcément.

Et puis nous nous en sommes sortis et à chaque fois, j’étais sollicité à faire confiance. Mais ce qui est extraordinaire... avec notre petit film, nous en sommes rendus autour de 40 000 entrées.

C'est dire que nous y avons mis beaucoup de ferveur, beaucoup de nous-même, beaucoup de temps, beaucoup d’énergie, beaucoup de sueurs, beaucoup de peurs mais surtout...

...beaucoup de confiance "
Aujourd'hui, la prochaine étape de la famille Coudray est la réussite de la coopérative. Isabelle et Robert avaient depuis longtemps l'idée de créer un lieu où les gens puissent se poser. Ils ont rencontré Claire et Isabelle qui avaient l'envie d'ouvrir un café-librairie dans un village proche. Et ils ont associé leurs énergies.
" Ce café librairie, on ose y aller.

Est-ce que ça va fonctionner, est-ce que ça ne va pas fonctionner ?

On n'en sait rien
mais on y va ".
Toutes ces expériences ont permis à Robert
d'expérimenter la générosité de la vie.
De se rendre compte que lorsqu'on laisse mûrir une intuition
et qu'on fait le premier pas,
le chemin s'ouvre plus facilement qu'on l'imagine.
C'est d'ailleurs le message qu'il souhaite faire passer
à travers l'univers qu'il a créé.
Il nous incite, à notre tour à créer notre vie !
The End

Pour en savoir plus


- Toutes les interviews au format texte avec certains passages surlignés
- Des extraits d'interviews complémentaires sur Soundcloud
- Des photographies bonus


Vous pouvez retrouver L'univers du Poète Ferrailleur à Lizio (56-Morbihan) tous les dimanches d'avril à novembre et tous les jours pendant les vacances scolaires.

Le film "J'demande pas la lune, juste quelques étoiles" sort en DVD au cours du mois de septembre 2014. Il est possible de l'acheter sur le site dédié. Il est également possible de le programmer en salle près de chez vous.

Le café-librairie "Aux Vents des Rêves" est installé sur le domaine de l'Univers du Poète Ferrailleur et propose une programmation régulière à découvrir si vous êtes dans les environs.

Teaser du film "J'demande pas la lune, juste quelques étoiles"

Cet épisode de la websérie SideWays est une oeuvre libre et indépendante

Réalisée par Benoit Cassegrain et Hélène Legay
avec le camion itinérant SideWays

Désormais, elle vous appartient !



Merci à tous ceux qui ont participé
en apportant vos précieuses compétences et vos généreux dons !

Creative Commons
CC-BY-SA


Histoire de l'épisode


Grâce à une famille qui a fait le tour d'Europe en roulotte, nous avons découvert l'existence du Poète Ferrailleur. A peine nous sommes nous garés sur le parking qu'un homme passe et, étonné de la décoration du camion, s'intéresse à notre projet. Ainsi avons-nous rencontré Robert Coudray.

Déjà intrigué par ses yeux d'enfants lors de notre première rencontre, nous avons été conquis par son univers et par son message. Nous avons passé beaucoup de temps à Lizio avec lui et toute l'équipe de la nouvelle coopérative.

Avons-nous besoin de dire que nos échanges furent d'une grande richesse et qu'il s'agit d'une nouvelle rencontre qui nous éveille à de nouveaux horizons ?

Le tournage a été effectué entre le 10 et le 14 juillet 2014. Le montage et la post-production ont été réalisés comme d'habitude dans le camion SideWays au cours des semaines qui ont suivi.

Les musiques ont été composées par M. Looping. Un grand merci à lui !

Julie, Noémie, Dominique, Laurent, Sedera et Aleksi ont fait les relectures et ont permis d'améliorer le rendu final de l'épisode.

Les traductions ont été réalisés par de nombreux contributeurs et relecteurs notamment Yannick Lemeur, Elise Sanvoisin et Fabrice Sicco pour la version anglaise, Nathalie Quiroga et María Jesús Bermejo pour la version espagnole.

Nous tenons également à remercier toutes les personnes qui produisent des ressources libres.
Ainsi, nous avons utilisé le plugin paralax "skrollr" de Prinzhorn et le template de Petr Tichy, les polices imaginées Andrew H. Leman et Graham Meade, et les icônes créés par Simple Icons, Nithin Viswanathan et Gemma Garner, tous membre du Noun Project.
Sans tout le travail de ces personnes, le magazine ne serait pas ce qu'il est.

Plusieurs d'entre eux (quand il y avait un lien pour ça) ont reçu une petite contribution de notre part. Merci à eux, encourageons les économies alternatives et travaillons pour le bien commun !

Financement et contributions


Cet épisode, comme toute la série, a été financé grâce aux participations de ceux qui soutiennent le projet et souhaitente le voir se poursuivre.
Merci à tous les participants au crowdfunding !

Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à apporter votre contribution

Pour savoir comment est dépensé l'argent collecté, vous pouvez regarder notre budget détaillé sur la page dédiée.

Il est également possible de contribuer à l'épisode et à la série documentaire en apportant ses compétences : relectures, diffusion et autres.

Tous les retours sur cet épisode sont les bienvenus, n'hésitez pas à nous faire part de votre avis, de vos remarques et de vos critiques.