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[Episode 9] Réveil 2

    Nous partageons ici les textes de Gilles, de la Bergerie des Malassis, initialement publiés sur la page Facebook de La bergerie des Malassis.


    Je me souviens d’un temps
    Lointain aujourd’hui
    Où l’écologie
    Était affaire de militant(e)s,
    A la barbe tendre
    Mais malvenue,
    Aux robes à fleurs
    Sans maquillage.

    Un temps
    Où l’on parlait d’amour
    Des autres espèces
    Sans rougir,
    Un temps où l’écologie
    N’était pas un slogan
    Mais une passion
    Et un combat,
    Un temps
    Où ceux là et celles là
    Passaient pour des illuminés
    Et pour des empêcheurs
    De progresser en rond
    Des trublions
    Indifférents à l’orgie de marchandises.

    Il m’ont fait rêver
    Avec leurs jolies fermes
    Avec leurs savoirs faire
    Avec leur connaissances
    Leur sensibilité
    Leur absence de compromission
    Leur ouverture aux autres civilisations
    Qui entretiennent un autre rapport au monde
    Un autre rapport aux autres vivants
    Humains ou non humains

    Ceux là n’était pas
    Des écolos opportunistes
    Des écolos qui n’ont jamais mis les mains dans la terre,
    Des écolos de circonstances
    Des écolos juste pour la gagne
    Pour rester dans le coup
    Du spectacle généralisé

    La Bergerie est une des filles
    De tous ces hommes et de toutes ces femmes
    Avec des feuilles tendres
    Dans le cœur
    Qui se sont dit
    Que leurs pensées
    N’était pas assez sans leurs mains
    Sans leur corps
    Et que la justice
    N’était pas qu’un idéal
    Mais aussi un agir
    Sur le monde.
    Nous passons le témoin
    Conscients de notre fragilité
    Face aux morsures froides
    De ceux et celles
    Qui ont sombré
    Dans la folle soumission
    Aux lois de la standardisation et du contrôle
    De nos existences.

    Ça n’a jamais fait une societé
    Ça n’a jamais embelli le monde
    Ça n’a jamais fait taire les indignés

    L’écologie
    Dans nos villes denses
    Ce n’est pas,
    Faire des autres espèces vivantes
    Des marchandises
    D’un tourisme local
    De la nature
    Dans des lieux qui lui sont dédiés
    Plus ou moins accessibles
    À toutes et à tous
    Et réduits à peau de chagrin,
    C’est laisser la vie éclore
    Partout où elle le peut
    Et permettre à tous le monde
    De profiter d’une coexistence
    Bienheureuse avec d’autres espèces vivantes
    Sans lesquelles nous courrons
    Vers un cauchemar historique et éthique

    Alors aujourd’hui avec l’écologie
    Il faut être encore plus sérieux qu’avant
    Et savoir porter des robes à fleurs
    Et jardiner ou jouer de la musique en bas de chez soi
    Pour poser des actes
    Face à des mots
    Qui se trahissent
    Plus facilement.


    Retrouvez d’autres textes de Gilles sur le blog de l’association Sors de Terre et sur la page Facebook de la Bergerie des Malassis.

    Regardez aussi l’épisode de la websérie documentaire SideWays sur la bergerie des Malassis.

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