Nous partageons ici les textes de Gilles, de la Bergerie des Malassis, initialement publiés sur la page Facebook de La bergerie des Malassis.
Je me souviens d’un temps
Lointain aujourd’hui
Où l’écologie
Était affaire de militant(e)s,
A la barbe tendre
Mais malvenue,
Aux robes à fleurs
Sans maquillage.
Un temps
Où l’on parlait d’amour
Des autres espèces
Sans rougir,
Un temps où l’écologie
N’était pas un slogan
Mais une passion
Et un combat,
Un temps
Où ceux là et celles là
Passaient pour des illuminés
Et pour des empêcheurs
De progresser en rond
Des trublions
Indifférents à l’orgie de marchandises.
Il m’ont fait rêver
Avec leurs jolies fermes
Avec leurs savoirs faire
Avec leur connaissances
Leur sensibilité
Leur absence de compromission
Leur ouverture aux autres civilisations
Qui entretiennent un autre rapport au monde
Un autre rapport aux autres vivants
Humains ou non humains
Ceux là n’était pas
Des écolos opportunistes
Des écolos qui n’ont jamais mis les mains dans la terre,
Des écolos de circonstances
Des écolos juste pour la gagne
Pour rester dans le coup
Du spectacle généralisé
La Bergerie est une des filles
De tous ces hommes et de toutes ces femmes
Avec des feuilles tendres
Dans le cœur
Qui se sont dit
Que leurs pensées
N’était pas assez sans leurs mains
Sans leur corps
Et que la justice
N’était pas qu’un idéal
Mais aussi un agir
Sur le monde.
Nous passons le témoin
Conscients de notre fragilité
Face aux morsures froides
De ceux et celles
Qui ont sombré
Dans la folle soumission
Aux lois de la standardisation et du contrôle
De nos existences.
Ça n’a jamais fait une societé
Ça n’a jamais embelli le monde
Ça n’a jamais fait taire les indignés
L’écologie
Dans nos villes denses
Ce n’est pas,
Faire des autres espèces vivantes
Des marchandises
D’un tourisme local
De la nature
Dans des lieux qui lui sont dédiés
Plus ou moins accessibles
À toutes et à tous
Et réduits à peau de chagrin,
C’est laisser la vie éclore
Partout où elle le peut
Et permettre à tous le monde
De profiter d’une coexistence
Bienheureuse avec d’autres espèces vivantes
Sans lesquelles nous courrons
Vers un cauchemar historique et éthique
Alors aujourd’hui avec l’écologie
Il faut être encore plus sérieux qu’avant
Et savoir porter des robes à fleurs
Et jardiner ou jouer de la musique en bas de chez soi
Pour poser des actes
Face à des mots
Qui se trahissent
Plus facilement.
Retrouvez d’autres textes de Gilles sur le blog de l’association Sors de Terre et sur la page Facebook de la Bergerie des Malassis.
Regardez aussi l’épisode de la websérie documentaire SideWays sur la bergerie des Malassis.