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Des nouvelles de la route – janvier / mars 2022

    Alors qu’Hélène avait décidé de passer l’hiver en Espagne, le début d’année s’annonçait plein d’énergie pour Benoit, avec des projections prévues en Bretagne, en Auvergne et une mini-tournée dans les environs de Lyon, ainsi que, dans l’idéal, prendre le temps de réaménager une caravane de projection…
    Mais tout ne s’est pas passé comme prévu…

    Un début d’année… (par Benoit)

    …Rock’n Roll

    Elle commence tout de même par deux bonnes nouvelles. La première est l’obtention du fameux Sésame, le contrôle technique ! Franchement, c’est toujours un moment stressant… mais cette fois, ça s’est très bien passé. J’ai trouvé, par hasard, un contrôleur loin d’être pointilleux… cool et merci à lui ! C’est donc reparti pour deux ans !

    La deuxième bonne nouvelle fut la participation au festival « Cinéthique » à Rennes le 23 janvier. Un beau moment dans une belle et grande salle, l’auditorium de la Maison des Associations. J’ai été touché par la réceptivité et les échanges avec les gens présents. Ce fut vraiment un beau moment ! Moi qui n’aime pas ça, je n’ai jamais fait autant de dédicaces du livre… Merci à l’association « La bonne assiette » d’avoir organisé cet évènement.

    La projection du 23 janvier 2022 à l’Auditorium de la Maison des Associations de Rennes

    Mais ensuite… le lendemain, à 50km de Rennes… tout s’arrête !
    Panne.
    Et pas la petite, la vraie.

    Le diagnostic me semble clair. Il s’agit sans nul doute d’un joint de culasse… Pas drôle.

    Après m’être renseigné autour du lieu de la panne, Vitré (35), je commence à désespérer. Je tourne en rond. Le moral revient un peu quand je partage ma galère sur notre page Facebook. Et là, beaucoup d’idées, de soutiens et de personnes avec qui j’échange pour trouver une solution. Un grand merci à vous tous !

    Puis un matin, je me motive à tenter de déplacer le camion à une centaine de kilomètres en direction de Quily (56), à côté de Daniel, le boulanger, et de Robert Coudray, le poète ferrailleur. Là-bas, il y a Guillaume, un passionné qui donne toute son énergie à retaper de beaux camions, principalement des Mercedes (type 508 et petits cousins).

    Les quelques camions qui attendent Guillaume pour se métamorphoser

    Mais déplacer le camion n’est pas forcément une bonne idée… car en quelques kilomètres, cinq maximum, l’intégralité du liquide de refroidissement s’échappe de son bocal. Il me faut donc m’arrêter, faire s’échapper la surpression, remettre de l’eau, purger, laisser refroidir et repartir… Après plusieurs jours sur la route à toute petite vitesse, je réussi à rejoindre Guillaume… la libération !   

    A présent, le principe est simple. Je sais que mon « ange gardien » n’a absolument pas le temps de s’occuper d’une telle opération. Donc, c’est moi qui doit m’en charger avec quelques conseils et coup de mains ponctuels de sa part.

    L’idée de mettre les mains dans le cambouis et de m’en occuper moi-même mais avec un connaisseur hors-pair à mes côtés en guise d’assurance me réjouis ! Je rêvais d’apprendre plus en détail le fonctionnement de nos engins, c’est la grande occasion. Mais je me rends vite compte… que ce n’est pas simple ! Guillaume m’aidera bien plus que ce que j’aurais souhaiter pour moins le déranger…

    Guillaume en train d’analyser la culasse du camion avec minutie pour y déceler des fissures
    Pauvre Palajah en pleine chirurgie… mais heureusement Guillaume n’est jamais très loin !

    Il me faudra pas moins de trois semaines (une fois arrivé chez Guillaume) entre le temps de trouver un nouveau moteur, de recevoir les pièces et surtout, bricoler à la vitesse d’un escargot, pour le remettre sur ses roues. Mais franchement, quel bel apprentissage et surtout quelle chance d’avoir pu réaliser cela au côté d’un passionné, d’une personne délicate, attentionnée et tellement bienveillante ! MERCI ! MERCI ! MERCI ! Donc au final, « nous » aurons changé le joint de culasse, changé l’embrayage, changé un soufflet de cardan et bichonné l’ensemble. Aujourd’hui le moteur brille (ou presque) !

    Je le savais, mais c’est devenu encore plus fort aujourd’hui : nos petits camions font vraiment partie de nos vies, ce sont nos véritables carapaces et équipiers. Quand Palajah (mon camion) a eu son souci, aussi étrange que cela peut paraître, je suis tombé à mon tour en panne, avec un bon mal au dos. Pas terrible pour bricoler…

    Fin février, j’ai pu reprendre la route… quel bonheur !

    …puis les projets peuvent reprendre

    J’ai donc quitté la Bretagne pour me rendre dans le centre de la France et aller chercher la nouvelle caravane qui sera prochainement transformée en petit cinéma nomade. Mais en fait, je n’ai fait qu’un aller-retour. Bien tranquillement pour profiter pleinement des joies de la route retrouvée, et je suis revenu à quelques kilomètres de chez Guillaume. Je travaille actuellement sur un nouveau documentaire autour de Robert Coudray, le Poète Ferrailleur, une personne incroyable qui m’a profondément touché lors de notre première rencontre en 2014.

    Robert Coudray en plein travail

    D’ailleurs, je trouve que l’une des plus belles choses que nous a apporté cette magnifique aventure SideWays, c’est d’avoir créé ces « improbables » relations avec toutes ces personnalités que nous avons rencontrées. Je suis tellement heureux et reconnaissant de pouvoir continuer à les côtoyer… Quelle chance et honneur de passer du temps avec Daniel (la nouvelle série autour des principes de vie) et avec Robert. Et avec tous les autres également. En vrai, c’est magique !

    Un lieu tellement inspirant et profond

    C’est peut-être parce que nous avons essayé de faire nos petits films avec cœur, en étant nous-mêmes, vivant l’instant, et en se sentant tout petit vis-à-vis de ces histoires (de vie)… En tout cas, merci !

    Donc voilà, de mon côté l’aventure se poursuit en Bretagne avec un grand enchantement et une gratitude sans nom ! Aussi, je reprendrai la route avec ma caravane-cinéma mi-juin jusqu’à mi-juillet pour des projections entre la Bretagne et La Rochelle.

    PS : J’ai dû, bien sûr, annuler tous les évènements prévus cet hiver, notamment en Rhône-Alpes et j’en suis vraiment désolé ! J’espère qu’on pourra les réorganiser prochainement ! Une pensée particulière à Marianne de Langeac 😉


    En avant pour de nouveaux partages ! (par Hélène)

    Pour ceux qui nous connaissent, nous en parlons souvent : nous adorons passer nos hivers en Espagne dans les déserts arides d’Aragon et retourner voir notre grand-père de cœur Juan Anton à Alzira près de Valence. Après deux hivers passés en France et la fin d’année chargée avec la sortie du livre, j’avais hâte de retrouver les espaces immenses et les lacs azurs !

    Comme vous l’avez sans doute compris, SideWays tel qu’il a existé n’est plus. Nous poursuivons les projections et les partages autour de la série, et il sont complétés par nos nouvelles expériences, mais celles de Benoit et les miennes ne sont pas les mêmes. Il n’y aura plus de nouvel épisode étiqueté SideWays en tant que tel.

    Benoit travaille depuis 2020 à sa nouvelle série documentaire « Reporters-Troubadours » et participe à d’autres projets (avec Biocoop ou le Poète Ferrailleur). De mon côté, j’ai passé du temps dans des collectifs militants, mais je savais qu’il me fallait retrouver mon chemin personnel, trouverr ce qui allait me donner de l’entousiasme au quotidien. L’opportunité s’est créée grâce à Lila…

    Lila, c’est l’éditrice qui nous a contactés en mars 2020 pour nous proposer de faire un livre sur SideWays. C’est grâce à elle que nous avons eu l’occasion de sortir l’ouvrage l’année dernière et clôturer de belle manière toute la production autour de la série documentaire. Lila a beaucoup aimé notre travail en commun et elle m’a proposé de poursuivre l’aventure avec de nouveaux livres. Les éditions Ulmer ont débuté une nouvelle collection de livres autour de la thématique « Résilience », et elle m’a proposé d’y participer. Les éditions Ulmer commencent à me connaître et elles savent que je suis partisane d’une culture ouverte – qu’il ne soit pas nécessaire de dépenser de l’argent pour avoir accès à l’information, et donc que l’information soit accessible en livre, mais également sur internet.
    Et elles n’y sont pas opposées ! J’ai donc accepté de poursuivre l’aventure avec elles autour de deux thématiques : « Vivre en camion aménagé » et « Se libérer de l’argent ».

    Carnets Nomades, un blog collectif de partage d’expériences

    L’année dernière, j’ai commencé à mettre en forme un retour d’expérience assez complet sur la vie nomade. Je l’ai publié sur un site internet dont je n’ai pas trop parlé parce que je souhaitais prendre le temps de sentir le bon moment. J’avais trop de choses en tête, tout n’était pas clair. Je suis heureuse d’avoir attendu car le site internet en question a évolué, il ne s’agit plus seulement du mien, mais celui d’un groupe d’amies et d’amis qui avons en commun l’envie de partager nos expériences autour des thématiques que nous avons explorées au cours des dernières années : vie en camion, vie en collectif ou tentatives d’actions militantes.

    Pour le moment, seul le « dossier » sur la vie en camion a été mis en ligne, je vais encore le compléter au cours des prochaines semaines (la mise en forme prend du temps), mais je suis heureuse de le partager avec vous !

    N’hésitez pas à me faire des retours, à envoyer avis, remarques ou message de soutien, ça fait toujours plaisir et ça aide à avancer !
    Et si vous souhaitez recevoir les prochains articles publiés, vos pouvez vous abonner à la lettre d’infos 😉

    Depuis quelques semaines, j’ai commencé la rédaction du prochain dossier « Se libérer de l’argent ». Si vous souhaitez en savoir plus, je publierai un article qui en parle très prochainement. C’est un gros travail, qui demandera du temps et de nombreux retours. Si vous souhaitez y participer, relire, discuter autour de cette thématique, ce sera avec grand plaisir ! Contactez-moi par mail : helene@zaclys.net

    Rencontres espagnoles

    Le passage en Espagne a été l’occasion de prendre des nouvelles de personnes et collectifs que j’apprécie ou dont les actions m’intéressent. J’ai bien sûr passé un peu de temps avec Juan Anton, qui malgré ses 86 ans a toujours une forme impressionnante !

    De passage à Barcelone, j’ai été donner un coup de main de jardinage à Can Masdeu, un squat installé depuis 20 ans sur les montagnes qui entourent Barcelone, qui offre de nombreux jardins potagers aux habitants, expérimente des outils d’autonomie (forêt comestible, gestion de l’eau, etc.), tout en mettant en place de nombreuses activités par l’intermédiaire de son centre social.

    J’en ai profité pour prendre des nouvelles de deux autres initiatives inspirantes que nous avions découvertes au cours de précédents passages :

    • la Coopérative Intégrale Catalane. Quand nous étions passés en 2014, ce collectif était extrêmement actif avec près de 2000 membres et un immeuble près de la Sagrada Familia. L’objectif était très ambitieux : reconstruire les services de l’État de manière autogérée afin de pouvoir se passer de ce dernier. Emmanuel Daniel avait écrit un livre sur cette coopérative en 2015 (disponible en librairie ici et en téléchargement sur Z-library) dans lequel il explorait les forces et faiblesses de cette expérimentation. La coopérative n’existe plus. Il serait compliqué et cela prendrait du temps de donner les raisons que l’on m’a partagé, mais si ça vous intéresse, vous pouvez m’envoyer un mail…

      La coopérative catalane a cependant fait des petits. À Morogues, à Narbonne, Lyon et Sète, différentes initiatives s’inspirent de l’initiatives espagnole. Je suis actuellement à Morogue pour découvrir plus en profondeur cette initiative et je suis en contact avec d’autres. J’en parlerai très bientôt !
    • Calafou, un collectif de vie, a bien évolué. L’atmosphère qui s’y dégage est bien différente d’alors, beaucoup plus stable, beaucoup de rénovations ont été faites dans les logements d’habitations, mais il rest eencore énormément de travail dans près de 20 000 mètres carrés d’espaces communs qui accueillents des ateliers bois/métal, un centre social, des dortoirs pour plus de 60 personnes, une énorme bibliothèque entre autres… C’est très intéressant de redecouvrir les inititaives plusieurs années plus tard et prendre conscience de leur évolution.

    En savoir plus…

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