L’expérience de deux ans sur la route nous l’a confirmé, on a beau faire partie des “réseaux”, les plus belles rencontres se font par hasard…
Alors que nous parlions d’agriculture urbaine à Montreuil, un jeune homme nous a proposé de découvrir une cantine sympathique à quelques centaines de mètres de là. Nous y avons mangé le midi même, et nous sommes tombés sous le charme.
Le Tardigrade, c’est une cantine participative à prix libre. Les membres récupèrent plusieurs fois par semaine les produits qui ne sont pas mis en rayons dans le supermarché bio d’à côté, et ils font à manger pour quelques dizaines de personnes deux fois par semaine. Le principe est bon, et la mise en pratique bien meilleure encore. La cantine, qui fait aussi café ouvert les mercredis et les dimanches, a été décorée avec un soin et un sens du détail assez rare.
Une porte donne sur une petite salle de répétition disponible à prix libre sur réservation. A quelques mètres de là se trouve “le Petit Local”, une pièce de quelques mètres carrés, dont l’espace a été magnifiquement optimisé pour servir de bibliothèque et salle de projection. C’est ici quel nous avons passé une très sympathique après-midi de projection le 21 juin.
Le rendez-vous avait été donné à 12h30 pour manger avec ceux qui le souhaitent dans la cantine participative avec début des projections vers 14h30. Entre projections dans le Petit Local et pauses/discussions/rafraîchissements dans la cantine, la journée passa sans que nous nous en rendions compte. Il était de nouveau temps de manger quand nous sommes sortis. La cantine nous a de nouveau régalé de ses plats raffinés.
Cerise sur le gâteau, Marie Lorette a voulu nous offrir sa musique pour remercier de l’après-midi. Elle nous a enivré de sa musique roque, tribale, déroutante au premier abord, mais très percutante.
Elle a fabriqué son instrument à partir d’une branche d’arbre trouvée à proximité du fleuve Saint Laurent au Québec. Elle l’a appelé le Guerisson. Son projet futur : faire le tour du monde sur le 47° parallèle. Nous lui souhaitons belle route.
Vous pouvez découvrir une de ses musiques ici, ainsi qu’une présentation de son voyage ici.
Mais revenons au Tardigrade. Quel est leur modèle économique me demanderez-vous ? Ils n’en ont pas (et n’en veulent pas). Cela est possible car l’immeuble dans lequel le projet est né est en “gestion collective pour autrui”. Ce n’est pas un squat car le propriétaire a abandonné son bien et connait les occupants. Et les projets du Collectif39 sont bien plus larges que la cantine. Il y a déjà la gestion collective de l’immeuble, mais aussi son amélioration : embellissement par des peintures, des plantations, on y trouve un compost et bien sûr le Petit Local. Quand on y sommes passés la dernière fois, l’atelier de bricolage collectif était en cours de construction dans l’un des multiples garages, ainsi qu’un poulailler. De nombreux projets sont dans les têtes. Nous avons hâte d’y retourner pour voir l’évolution et à notre tour donner un coup de main.
Si vous souhaitez y passer manger, discuter, participer, c’est au 39 rue de la solidarité à Montreuil. Voici leur page Facebook : https://www.facebook.com/Collectif-39-308284302654693/timeline/