Ce projet nous a passionné. Des personnes venues de tous horizons se regroupent tout au long de l’année pour produire des pommes de terres qui sont ensuite distribuées à ceux qui en ont besoin (migrants sans ressource par exemple).
Actuellement, le projet se base sur le volontariat. Tout le monde peut venir participer à la récolte, mais aussi et surtout, participer au projet de vie collective.
Karlshof, en effet, n’est pas seulement une ferme. C’est avant tout une expérimentation du bien-vivre ensemble, celle-ci prenant pour excuse la production de pommes de terre.
Comment réussir à vivre ensemble, quelles que soient nos origines, nos expériences passées, nos âges, de manière autogérée et en toute horizontalité ? Comment gérer les habitudes de chacun, les conflits, et participer ensemble à un projet commun ? Les habitants de Karlshof tentent de prouver chaque jour que c’est possible.
Pour ce faire, l’organisation est d’ores et déjà bien rodée. Le matin, le planning de la journée est décidé en commun, les responsabilités et les tâches sont distribuée en fonction des envies de chacun. Les postes tournent de manière à éviter tout leadership. Deux sessions de travail de 3h30 sont programmées tous les jours (auxquelles on est libre de participer ou non) et le soir, on se regroupe pour un retour sur la journée. Si un problème se pose avec une ou plusieurs personnes, on en discute avec le “modérateur” qui s’est désigné pour la journée et tente de résoudre les problème par la discussion.
Pourquoi Karlshof ne sera pas un épisode SideWays
Intéressés par le concept, nous sommes donc partis découvrir ce projet de nos propres yeux. Une cinquantaines de personnes étaient présentes pour participer à la récolte et au tri des pommes de terre, ultime étape avant l’envoi dans les différents lieux où elles seront conservées et consommées.
Malheureusement, nous n’avons pas eu l’autorisation de filmer. Plusieurs raisons à cela : un fonctionnement horizontal signifie qu’il faut réunir tout le monde pour prendre la décision, ce qui prend du temps. Mais surtout, il nous a semblé que les habitants les plus engagés dans le lieu sont peu enclins à ce que d’autres qu’eux-même parlent de leur projet. D’autres réalisateurs et universitaires ont souhaité produire du contenu sur le projet mais cela leur a été refusé.
Un livret de qualité a été réalisé sur les résultats de la saison 2012, avec des retours des participants, des textes exprimant les problèmes et les réussites. Christine nous en avait donné un exemplaire à Wukania. Ce livret n’a pas été mis sur internet afin de limiter la communication sur le projet aux membres des réseaux auxquels ils appartiennent.
Nous avons projeté les deux premiers épisodes de SideWays lors d’une soirée à Karlshof. Les retours sur notre travail ont été très positifs. Peut-être aurons-nous l’opportunité de produire un épisode sur le projet la saison prochaine, nous leur (re-)proposerons !