Nous avons vu le collectif de vie né à Champs Romain se disloquer.
Nous avons vu l’ADDA disparaître.
Nous avons vu Elf Pavlik reprendre l’usage de l’argent.
On a tendance à être tristes de ne pas voir perdurer les projets qui nous fascinent. Si tout ces projets meurent, cela signifie-t-il que le changement est impossible ?
En y pensant, nous est venu une métaphore, celle d’une fleur.
Un projet, quel qu’il soit, est comme une fleur.
Il vient d’une petite graine posée sur le sol. Si le moment est propice, que le contexte le permet, la graine germera. Elle grandira peu à peu. Et ce n’est qu’au bout d’un long processus qu’une fleur va éclore. Elle pourra être frêle ou merveilleuse. Elle sera ce qu’elle est. Plus elle sera belle, plus les abeilles viendront la butiner. La fleur produira des graines. Et elle finira par se faner… C’est le cycle naturel de la vie.
Mais les abeilles auront emporté son pollen un peu plus loin,
transformant ce qu’elle a produit en d’autres choses utiles.
Les graines, innombrables, permettront à de nouvelles générations de fleurs de vivre, gardant un peu de ce qu’elle aura appris au cours de son existence.
L’ADDA a disparue, mais des centaines de personnes se sont inspirées de son exemple pour créer d’autres lieux ouverts, pour avoir un autre regard sur leur quotidien, pour vivre de nouvelles expériences. Le collectif a disparu, mais son existence aura inspiré les centaines de personnes qui y sont passées, aura permis à ses dizaines de membres de créer de nouveaux projets personnels ou collectifs.
Nous entendons souvent dire que les manifestations qui ont permis de réunir des milliers personnes sur les places des villes, telles que le mouvement Indignés ou Nuit Debout, ont échoué. Lorsque nous sommes allés en Catalogne en 2014, trois ans après le mouvement des Indignés, nous avons été impressionnés par le fourmillement des initiatives qui ont éclôt à sa suite. Si les rassemblements avaient cessé, les prises de paroles et la découverte de l’autogestion ont permis à de nombreuses personnes d’oser construire en sortant des sentiers classiques. Alors qu’ils étaient conscients que le système politique et économique classique mène à une impasse, ces jeunes et moins jeunes qui se retrouvaient sans travail ont aperçu un espoir. Les alternatives envisagées offrent une issue, expérimentale, incertaine, mais elles apportent l’enthousiasme d’un autre possible.
Alors que nous avions filmé le collectif lors d’un moment particulièrement intense et bienveillant, l’un des membres avait prononcé ces paroles, derniers mots de notre film :
« Si ça s’arrête demain, pour x raison, ce sera déjà extraordinaire ce qui s’est passé ici. Tous les gens qui ont changé de voie en passant par ici. »
Semer des graines, les aider à germer, à grandir, à s’épanouir.
Faisons de nos vies des fleurs.
Et surtout, prenons soin d’elles pour qu’elles soient belles…
C’est très beau ce que vous dites… Je vais adopter cette « histoire ».
Bises des Pyrénées
C’est tellement vrai. Merci de nous partager vitre inspiration du coeur.
Je m’appelle Salomé, avec mon homme et nos enfants nous vivons une belle aventure collective qui a commencée il y a 3 ans et demi dans notre petite ville de 7000 habitants Pleurtuit.
C’est grâce au mouvement Incroyables Comestibles que nous avons changé de vision, de vie aussi. Nombreux sont les témoignages d’amis qui ont vécu aussi ce changement à nos côtés. C’est juste parce qu’on a mis les mains dans la terre ensemble, pour y cultiver des liens au delà des légumes. Pour nous et bien plus que nous. Un pas et puis tout change. Une belle aventure qui peut s’arrêter, qui vivra toujours grâce à tellement de graines de conscience 🙂
les graines bio partout! partout ou vous avez passé! et ca pousse et nous , nous semons des graines – petits descendants de vôtres graines!
Vive les graines 😉
Merci pour ton message Kim, et à très bientôt !